Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome30.djvu/244

Cette page n’a pas encore été corrigée

gneur, à condition que tu vengeras le sang des prophetes, etc… or Jéhu frappa le roi Joram son maître d’une fleche entre les épaules, qui lui perça le cœur ; et il tomba mort de son chariot. Ochozias roi de Juda, son ami, qui était venu le voir, s’enfuit par le jardin. Jéhu le poursuivit, et dit : qu’on le tue aussi celui-là ; et il fut tué… … et Jéhu leva la tête vers une fenêtre, où était Jézabel veuve du roi d’Israël Achab… et il dit : qu’on la jette par la fenêtre. Et on la jetta par la fenêtre ; et la muraille fut mouillée de son sang… or Achab avait eu soixante et dix fils dans Samarie. Et Jéhu écrivit aux chefs de Samarie, et leur manda : coupez les têtes des fils de votre roi, et venez nous les apporter demain dans Israël… dès que les premiers de la ville de Samarie eurent reçu ces lettres du roi Jéhu, ils prirent les soixante et dix fils du roi Achab, leur couperent le cou, et mirent leurs têtes dans des corbeilles… Jéhu fit mourir ensuite tout ce qui restait de la maison d’Achab, tous ses amis, tous ses officiers, tous les prêtres ; desorte qu’il ne resta plus personne. Après cela il vint à Samarie ; il rencontra les freres d’Ochosias roi de Juda ; il leur demanda : qui êtes-vous ? Ils lui répondirent : nous sommes quarante-deux freres d’Ochosias roi de Juda. Et Jéhu dit à ses gens : eh bien, qu’on les prenne tout vifs. Et les ayant pris vifs, il fit égorger tous les quarante-deux dans une citerne ; et il n’en resta rien… Athalie, mere d’Ochozias, voyant son fils mort, et les quarante-deux freres d’Ochozias morts, fit tuer tous les princes du sang royal ; mais Josabeth, sœur d’Ochozias, cacha le petit Joas fils d’Ochozias… et sept ans après, Joiadad grand-prêtre fit tuer par le glaive Athalie[1].

  1. les critiques disent qu’il ne profita point aux hébreux d’être le peuple de Dieu, et que s’il avait été expressément le peuple du diable, ils n’auraient jamais pu être plus méchants ni plus malheureux. Il est vrai que ce peuple est d’autant plus coupable, que Dieu ne cesse jamais d’être avec lui, soit pour le favoriser, soit pour le punir. Les autres nations, et jusqu’aux romains-mêmes, se vanterent aussi d’avoir leurs dieux présents parmi elles, mais de loin à loin, et rarement en personne ; mais depuis le temps d’Abraham le seigneur Adonaï habita presque toujours avec les hébreux, leur parlant de sa bouche, les conduisant par sa main ; de sorte que le plus grand des prodiges opérés sur cette petite nation, est qu’elle ait persévéré presque sans relâche dans l’apostasie et dans le crime.