Alors le roi David, avec ses suivants, marcha contre Jérusalem habitée par des jébuséens… or David habita dans la forteresse ; et il l’appella la cité de David ; et il bâtit des édifices tout au tour… Hiram, roi de Tyr, envoya des ambassadeurs à David avec du bois de cedre, des charpentiers et des maçons pour lui faire une maison… il prit donc encore de nouvelles concubines et de nouvelles femmes, et il en eut des fils et des filles…[1]. David assembla de nouveau toute l’élite, au nombre de trente mille hommes, et alla, accompagné de tout le peuple de Juda, pour amener l’arche de Dieu sur laquelle on invoque le dieu des armées qui s’assied sur l’arche et sur les chérubins. On mit donc l’arche de Dieu sur une charrette toute neuve ; et ils prirent l’arche, qui était au bourg de Gabaa, dans la maison d’Abinadab… et les enfans d’Abinadab, nommés Hoza et Ahio, conduisirent la charrette, qui était toute neuve… mais lorsqu’on fut arrivé près de la grange de Nachon, les bœufs s’empêtrerent et firent pencher l’arche. Hoza la retint, en y portant la main. La colere de Dieu s’alluma contre Hoza, Dieu le frappa à cause de sa témérité. Hoza tomba mort sur la place devant l’arche de Dieu… alors David craignit Dieu dans ce jour, disant : comment l’arche de Dieu entrera-t-elle chez moi ? Et il la fit entrer dans la maison d’un céthéen nommé Obed-édom[2].
- ↑ à cette époque de la prise de Jérusalem commence le véritable établissement du peuple juif, qui jusques-là n’avait jamais été qu’une horde vagabonde, vivant de rapine, courant de montagne en montagne, et de caverne en caverne, sans avoir pu s’emparer d’une seule place considérable, forte par son assiete. Jérusalem est située auprès du désert, sur le passage de tous les arabes qui vont trafiquer en Phénicie. Le terrein, à la vérité, n’est que de cailloux, et ne produit rien ; mais les trois montagnes, sur lesquelles est bâtie la ville, en fesaient une place très importante. On voit que David manquait de tout pour y bâtir des maisons convenables à une capitale, puisqu’Hiram, roi de Tyr, lui envoya du bois, des charpentiers et des maçons ; mais on ne voit pas comment David put payer Hiram, ni quel marché il fit avec lui. David était à la tête d’une nation long-temps esclave, qui devait être très pauvre. Le butin qu’il avait fait dans ses courses ne devait pas l’avoir beaucoup enrichi, puisqu’il n’est parlé d’aucune ville opulente qu’il ait pillée. Mais enfin, quoique l’histoire juive ne nous donne aucun détail de l’état où était alors la Judée, quoique nous ne sachions point comment David s’y prit pour gouverner ce pays, nous devons toujours le regarder comme le seul fondateur. Dès qu’il se vit maître de la forteresse de Jérusalem, et de quinze à vingt lieues de pays, il commença par avoir de nouvelles concubines et de nouvelles femmes, à l’imitation des plus grands rois de l’orient.
- ↑ l’auteur sacré, qui était sans doute un prêtre, recommence ici à parler des