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volatiles du ciel, et aux bêtes, et à la terre universelle, et aux reptiles qui se meuvent sur terre.

Et il fit l’homme à son image, et il le fit mâle et femelle ; et du soir au matin se fit le sixième jour[1].

Et il acheva entièrement l’ouvrage le septième jour, et il se reposa le septième jour, ayant achevé tous ses ouvrages.

Et il bénit le septième jour, parce qu’il avait cessé tout ouvrage ce jour-là, et lavait créé pour le faire[2].

Ce sont là les générations du ciel et de la terre ; et le Seigneur n’avait point fait encore pleuvoir sur la terre, et il n’y avait point d’hommes pour cultiver la terre[3].

Mais une fontaine sortait de la terre, et arrosait la surface universelle de la terre.

Et le Seigneur Dieu forma donc un homme du limon de la terre.

Et il lui souffla sur la face (en hébreu : dans les narines) un souffle de vie[4].

Or, le Seigneur Dieu avait planté du commencement un jardin dans Éden[5].

  1. Voilà l’homme et la femme créés ; et cependant quand tout l’ouvrage de la création est complet, le Seigneur fait encore l’homme, et il lui prend une côte pour en faire une femme. Ce n’est point sans doute une contradiction : ce n’est qu’une manière plus étendue d’expliquer ce qu’il avait d’abord annoncé. (Note de Voltaire.)
  2. Il l’avait créé pour le faire : c’est une expression hébraïque qu’il est difficile de rendre littéralement. Elle ressemble à ces phrases fort communes : En s’en allant, ils s’en allèrent ; en pleurant, ils pleurèrent.

    Une remarque plus importante est que le premier Zoroastre fit créer l’univers en six temps, qu’on appela les six gahambàrs ; ces six temps, qui n’étaient pas égaux, composèrent une année de trois cent soixante et cinq jours. Il y manquait six heures, ou environ, mais c’était beaucoup que dans des temps si reculés Zoroastre ne se fût trompé que de six heures ; nous ne croyons pas que le premier Zoroastre eût neuf mille ans d’antiquité, comme on l’a dit ; mais il est incontestable que la religion des Persans existait depuis très-longtemps. (Id.)

  3. Ce ne peut être sur tout le globe que cette fontaine versait ses eaux. Il faut apparemment entendre par toute la terre l’endroit où était le Seigneur. Il n’y avait point encore de pluie, mais il y avait des eaux inférieures ; et il faut que ces eaux inférieures eussent produit cette fontaine. (Id.)
  4. Dieu lui souffla un souffle prouve qu’on croyait que la vie consiste dans la respiration. Elle en fait effectivement une partie essentielle. Ce passage fait voir ainsi que tous les autres, que Dieu agissait comme nous, mais dans une plénitude infinie de puissance : il parlait, il donnait ses ordres, il arrangeait, il soufflait, il plantait, il pétrissait, il se promenait, il faisait tout de ses mains. (Id.)
  5. Ce jardin, ce verger d’Éden était nécessaire pour nourrir l’homme et la femme. D’ailleurs, dans les pays chauds où l’auteur écrivait, le plus grand bonheur était un jardin avec des ombrages. Longtemps avant l’irruption des Bédouins juifs en Palestine, les jardins de la Saana auprès d’Aden ou Éden, dans l’Arabie