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pucelles [1]. Dont trente-deux furent réservées pour la part du seigneur. Le seigneur dit encore à Mosé dans les plaines de Moab, le long du Jourdain vis-à-vis de Jéricho : ordonne aux enfans d’Israël, que des villes qu’ils possedent, ex possessionibus suis,
ils en donnent aux lévites… et que de ces villes il y en ait six de refuge où les homicides puissent se retirer, et quarante-deux en outre pour les lévites ; c’est-à-dire qu’ils aient en tout quarante-huit villes [2]
- ↑ les critiques jettent les hauts cris sur cette colere de Mosé, qui n’est pas content qu’on ait tué tous les mâles descendants d’Abraham comme lui, et chez lesquels il avait pris femme : il veut encore qu’on tue toutes les meres, toutes les femmes qui auront couché avec leurs maris, et tous les enfans mâles à la mamelle, s’il en reste encore. Ils ne peuvent comprendre que dans le camp des madianites le butin ait été de six cents soixante et quinze mille brebis, de soixante et un mille ânes, de soixante et douze mille bœufs ; ils disent qu’on n’aurait pas pu trouver tant d’animaux dans toute l’égypte. Si on donna trente-deux mille filles aux vainqueurs, ils demandent ce qu’on fit des trente deux filles réservées pour la part du seigneur : il n’y eut jamais de religieuses chez les juifs. La virginité était regardée chez eux comme un opprobre. Comment donc trente-deux pucelles furent-elles la part du seigneur ? En fit-on un sacrifice ? Ces critiques osent l’assurer. Il faut leur pardonner d’être saisis d’horreur à la vue de tant de massacres de femmes et d’enfans. On conçoit difficilement comment il se trouva tant de femmes et d’enfans dans une bataille ; mais rien ne nous apprend que les trente deux filles offertes au seigneur aient été immolées. Que devinrent-elles ? Le texte ne le dit pas ; et nous ne devons pas ajouter une horreur de plus à ces rigueurs qui soulevent le cœur des incrédules, et qui font détester le peuple juif à ceux-mêmes qui lisent l’écriture avec le plus de respect et de foi. Le texte dit encore, qu’on trouva une immense quantité d’or en bagues, en anneaux, en bracelets, en coliers, et en jarretieres. On n’en trouverait certainement pas tant aujourd’hui dans ce désert effroyable ; nous avons déjà dit que ces temps-là ne ressemblaient en rien aux nôtres.
- ↑ M Fréret et le Lord Bolingbroke croient démontrer, que ce fut un lévite ignorant et avide qui composa, disent-ils, ce livre dans des temps d’anarchie. Les lévites, disent ces philosophes, n’avaient d’autre possession que la dixme. " jamais le peuple juif, dans ses plus grandes prospérités, n’eut quarante-huit villes murées. On ne croit pas même qu’Hérode, leur seul roi véritablement puissant, les possédât. Jérusalem, du temps de David, était l’unique habitation des juifs qui méritât le nom de ville ; mais c’était alors une bicoque, qui n’aurait pas pu soutenir un siege de quatre jours. Elle ne fut bien fortifiée que par Hérode. Ces auteurs, et quelques autres, s’efforcent de faire voir que les juifs n’eurent aucune ville, ni sous Josué, ni sous les juges. Comment ce petit peuple, errant et vagabond jusqu’à Saül, aurait-il pu donner quarante-huit villes à des lévites ? Lui qui fut sept fois réduit en esclavage, de son propre aveu. Peut-on ne se pas indigner contre le lévite faussaire, qui ose dire qu’il faut donner quarante-huit villes à ses compagnons par ordre de Dieu ! Apparemment on devait leur donner ces quarante-huit villes quand les juifs seraient maîtres du monde entier, et que les