Ciel ! est-ce moi que j'envisage ?
Le cristal de cette onde est le miroir des cieux ;
La nature s'y peint ; plus j'y vois mon image,
Plus je dois rendre grâce aux dieux.
Pandore, fille de l'Amour,
Charmes naissants, beauté nouvelle,
Inspirez à jamais, sentez à votre tour
Cette flamme immortelle
Dont vous tenez le jour.
On danse
Quel objet attire mes yeux !
De tout ce que je vois en ces aimables lieux,
C'est vous, c'est vous, sans doute, à qui je dois la vie.
Du feu de vos regards, mon âme est remplie !
Vous semblez encore m'animer.
Vos beaux yeux ont su m'enflammer
Lorsqu'ils ne s'ouvraient pas encore :
Vous ne pouviez répondre, et j'osais vous aimer.
Vous parlez, et je vous adore.
Vous m'aimez ! cher auteur de mes jours commencés,
Vous m'aimez ! et je vous dois l'être!
La terre m'enchantait ; et vous l'embellissez!
Mon coeur vole vers vous, il se rend à son maître ;
Et je ne puis connaître
Si ma bouche en dit trop, ou n'en dit pas assez[1]
Vous n'en sauriez trop dire, et la simple nature
Parle sans feinte et sans détour.
Que toujours la race future
Prononce ainsi le nom d'Amour !
Ensemble
Charmant Amour, éternelle puissance,
Premier dieu de mon coeur,
- ↑ Ces deux couplets sont dans la manière de Quinault, et la scène entière rappelle la fameuse entrevue de l'Amour et de Psyché dans la Psyché de Corneille. (G. A.).