Qu'en abandonnant tout à sa discretion,
Il obtiendrait bientôt le poste d’Ariston,
Et que du même instant ma fortune était faite.
Et la mienne avec vous ?
Vraiment je le souhaite.
Il est juste, après tout, qu’Ariston soit puni
Du mal que ses conseils nous auraient lait ici.
Quel mal ?
Mon cher enfant, il faut que je vous donne
Un conseil plus sensé : ne croyez pins personne,
Déliez-vous de tout, ne vous mêlez de rien,
Aimez-moi tendrement, et le reste ira bien.
Ah ! ce n’est plus qu’à vous que je prétendrai plaire.
Ce sera pour tous deux une très-bonne affaire.
Pour vous conduire en tout avec discernement,
N’être point dans le monde un servile instrument
Avec quoi les fripons travailleraient pour nuire ;
Je veux prendre sur moi le soin de vous instruire :
Je vous dirai d’abord…
Oui, vos sages avis,
Chaque jour avec zèle écoutés et suivis,
M’auront bientôt changé, grâce à votre science.
Déjà même à présent j’en fais l’expérience :
Mon esprit se dégage, et sans doute mon cœur
Profite encore mieux sous un tel précepteur.
Oui, c’est bien profiter que me fermer la bouche,
Lorsque pour votre bien…
Tant de bonté me touche ;
L’attrait de vos leçons…
Trêve de compliments ;
Au lieu de leur parler, laissez parler les gens.