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ACTE DEUXIÈME




Scène I.



LAURE, ZOÏLIN.


LAURE.

Votre neveu, monsieur, en un mot, est un fat.

ZOÏLIN.

Je le crois.

LAURE.

Un méchant.

ZOÏLIN.

Pourquoi non ?

LAURE.

Un ingrat.
Un effronté. Comment ! sans honte il m’ose dire
Qu’à mon cœur, à ma main, il est faux qu’il aspire,
Qu’à tâter de l’hymen il n’avait point songé !
À peine encore amant, me donner mon congé !
Pourquoi m’amusiez-vous par ces vaines sornettes ?
Écoutez : c’est un traître, ou bien c’est vous qui l’êtes
Le fait est net et clair. Prenez votre parti ;
Ou votre neveu ment, ou vous avez menti.

ZOÏLIN.

Ce n’est ni l’un ni l’autre. Écoutez-moi, la belle :
Je ne garantis pas qu’il vous soit bien fidèle,
Mais je vous garantis que vous seriez à lui,
Que je vous marierais, et peut-être aujourd’hui.
Si…

LAURE.

Si… quoi ? qui l’empêche ?

ZOÏLIN.

Ariston, qui s’oppose