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LAURE.

C’est trop d’honneur.

ZOÏLIN.

L’amour sous votre loi l’engage.

LAURE.

Bon, bon ! c’est un jeune homme à son apprentissage.
Qui ne sait ce qu’il veut, et qui n’est point formé.
Il est si neuf, si gauche ! il n’a jamais aimé.

ZOÏLIN.

Il en aimera mieux. Oui, mon enfant, j’espère
Entre vous deux bientôt terminer cette affaire ;
Mais à condition que vous m’avertirez
De ce qu’on fait ici, de ce que vous verrez ;
De ce qu’on dit de moi chez monsieur, chez madame
Je veux savoir par vous tout ce qu’ils ont dans l’âme.
Rapportez mot pour mot les propos d’Ariston,
Et les moindres secrets de toute la maison.
Pour votre bien, ma fille, il faut de tout m’instruire ;
Ne parlez qu’à moi seul et laissez-vous conduire.

LAURE.

Très-volontiers, monsieur ; et tout présentement

(On entend la sonnette de l’appartement )

Je veux… Madame sonne,… et voici mon amant.

(A Nicodon qui entre.)

Bonjour, mon beau garçon ; votre oncle est adorable.
Ah, quel oncle ! il médite un projet admirable !
Il veut… croyez, suivez, faites ce qu’il voudra :
Plaisir, fortune, honneur, tout de vous dépendra.

(Un entend encore la sonnette, Laure s’enfuit précipitamment.)

ZOÏLIN, à part.

Il est bon de gagner cette franche étourdie.


Scène 7



ZOÏLIN, NICODON.


ZOÏLIN.

Toi, que viens-tu chercher ?

NICODON.

Mon oncle, je vous prie.