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482 L’ENFANT PRODIGUE

Do tout lo lot (le son frère insensé. Devenu riche, et voulant letrc encore. Uompt aujourd’hui cet liymen qui l’honore. Il veut saisir la fille d’un Rondon, D’un plat bourgeois, le coq de ce canton.

EUPHKxMON FILS.

Que dites-vous ? Quoi ! madame, il l’épouse ?

MADAME CROUPILLAC.

Vous m’en voyez terriblement jalouse.

EUPHÉMON FILS.

Ce jeune objet aimable…, dont Jasmin M’a tantôt fait un portrait si divin. Se donnerait…

JASMIN.

Quelle rac^e est la vôtre ! Autant lui vaut ce mari-là qu’un autre. Quel diable d’homme ! il s’afflige de tout.

ELPIIÉMON FILS, à part.

Ce coup a mis ma patience à bout.

( A Mme Croupillac.)

Ne doutez point que mon cœur ne partage Amèrement un si sensible outrage : Si j’étais cru, cette Lise aujourd’hui Assurément ne serait pas pour lui.

MADAME CROUPILLAC.

Oh ! tu le prends du ton qu’il le faut prendre : Tu plains mon sort, un gueux est toujours tendre ; Tu paraissais bien moins compatissant Quand tu roulais sur l’or et sur l’argent : Écoute ; on peut s’entr’aider dans la vie.

JASMIN.

Aidez-nous donc, madame, je vous prie.

MADAME CROUPILLAC.

Je veux ici te faire agir pour moi.

EUPHÉMON FILSo

Moi, vous servir ! hélas ! madame, eu quoi ?

MADAME CROUPILLAC.

En tout. 11 faut prendre en main mon injure : Un autre habit, quelque peu de parure, Te pourraient rendre encore assez joli. Ton esprit est insinuant, poli ; Tu connais l’art d’empaumer une fille ;