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ACTE III, SCÈNE II. 47’J

Le dos courbô, rotoiirncnt co jardin j Enrùlons-nous |)anni celte canaille ; Viens avec eux, imite-les, travaille, [ Gagne ta vie.

KLIMll-.MON FILS.

Hélas ! dans leurs travaux, Ces vils humains, moins hommes qu’animaux, Goûtent des biens dont toujours mes caprices M’avaient prive dans mes fausses délices ; Ils ont au moins, sans trouble, sans remords, La paix de l’âme et la santé du corps.

SCENE II.

MADAME CROUPILLAC, EUPHÉMON fils, JASMIN.

MADAME CROUPILLAC, d ; ins l’cnfoncomcnt.

Que vois-je ici ? serais-je aveugle ou borgne ? C’est lui, ma foi ! plus j’avise et je lorgne Cet homme-là, plus je dis que c’est lui.

(Elle le considère.)

Mais ce n’est plus le même homme aujourd’hui. Ce cavalier brillant dans Angoulême, Jouant gros jeu, cousu d’or… c’est lui-même.

(Elle s’aijprocho d’Eiiphémon.)

Mais l’autre était riche, heureux, beau, bien fait, Et celui-ci me semble pauvre et laid. La maladie altère un beau visage ; La pauvreté change encor davantage.

JASMIN.

Mais pourquoi donc ce spectre féminin Nous poursuit-il de son regard malin ?

EUPHÉMON FILS.

Je la connais, hélas ! ou je me trompe ; Elle m’a vu dans l’éclat, dans la pompe. Il est affreux d’être ainsi dépouillé Aux mêmes yeux auxquels on a brillé. Sortons.