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456 L’ENFANT PKODIGUE.

Est on ciïot lo ])liis i^raïul Irciii du vice.

Dans SOS lions (jui sait so rotonir

Est lionn(Mo lioninio, on va le devenir.

Mais En|)h(’inoii dôdaiiiiia sa maîtresse ;

Pour la dchaurho il (juitta la tendresse.

Ses faux amis, indigents scélérats,

Qui dans le piège avaient conduit ses pas,

Ayant mangé tout le bien de sa mère,

Ont sous son nom volé son triste père ;

Pour comble enfin, ces séducteurs cruels

L’ont entraîné loin des bras paternels.

Loin de mes yeux, qui, noyés dans les larmes.

Pleuraient encor ses vices et ses charmes.

Je ne prends plus nul intérêt à lui.

MARTHE.

Son frère enfin lui succède aujourd’hui : Il aura Lise ; et certes c’est dommage ; Car l’autre avait un bien joli visage, De blonds cheveux, la jambe faite au tour, Dansait, chantait, était né pour l’amour.

LISE.

Ah ! que dis-tu ?

MARTHE.

Même dans ces mélanges D’égarements, de sottises étranges, On découvrait aisément dans son cœur. Sous ces défauts, un certain fonds d’honneur.

LISE.

Il était né pour le bien, je l’avoue.

MARTHE.

Ne croyez pas que ma bouche le loue ; Mais il n’était, me semble, point flatteur, Point médisant, point escroc, point menteur,

LISE.

Oui ; mais…

MARTHE.

Fuyons ; car c’est monsieur son frère.

LISE.

Il faut rester ; c’est un mal nécessaire.