ACTE I, SCENE II. 453
Ce que le sort nous refiise on beauté ; Être « iu dehors (liscrèto, raisonnable ; Dans sa maison, douce, égaie, agréable : Quant t\ l’amour, c’est tout un autre point ; Les sentiments ne se commandent point. N’ordonnez rien ; l’amour fuit resclavage. De mon époux le reste est le partage ; Mais pour mon cœur, il le doit mériter : Ce cœur au moins, difficile à dompter, Ne peut aimer ni par ordre d’un père, Ni par raison, ni i)ar devant notaire.
KUl’IIKMOX.
C’est, à mon gré, raisonner sensément ; J’approuve fort ce juste sentiment. C’est à mon fils à tâcher de se rendre Digne d’un cœur aussi nohle que tendre.
R0M)0N,
Vous tairez-vous, radoteur complaisant, Flatteur barbon, vrai corrupteur d’enfant ? Jamais sans vous ma illle, bien apprise, N’eût devant moi lùché cette sottise.
(A Lise.)
Écoute, toi : je te baille un mari Tant soit peu fat, et par trop renchéri ’ ; Mais c’est à moi de corriger mon gendre : Toi, tel qu’il est, c’est à toi de le prendre, De vous aimer, si vous pouvez, tous deux. Et d’obéir à tout ce que je veux : C’est là ton lot ; et toi, notre beau-père, Allons signer chez notre gros notaire, Qui vous allonge en cent mots supcrilus Ce qu’on dirait en quatre tout au plus. Allons hâter son bavard griffonnageTl Lavons la tête à ce large visage ; — ^ Puis je reviens, après cet entretien, Gronder ton fils, ma fille, et toi.
EUPHÉMON.
Fort bien,
i. II paraît que les comédiens avaient mis :
Pédant, avare, et sot, et renchéri. Voltaire s’en plaint dans sa lettre à 11"’= QuinauU, déjà citée. (B.)