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448 I/ENFAXT PRODIGUE.

.rainif ! (> M’ai, jo me [)lais à rciilciidi-o ;

J’aime à lo dire, à gounnaiidci- mon gendre,

A bien maler cette l’atiiilé,

Et l’air pédant dont il est encroûté.

Vous avez ; fait, beau-père, en père sage,

Quand son aîné, ce joueur, ce volage,

Ce débauché, ce fou, partit d’ici.

De donner tout à ce sot cadet-ci ;

De mettre en lui toute votre espérance,

Et d’acheter pour lui la présidence

De cette ville : oui, c’est un trait prudent.

Mais dès qu’il fut monsieur le président

Il fut, ma foi, gonflé d’impertinence :

Sa gravité marche et parle en cadence.

Il dit ({u’il a bien plus d’esprit que moi.

Qui, comme on sait, en ai bien plus que toi.

Il est…

EUPHÉMON.

Eh mais ! quelle humeur vous emporte ? Faut-il toujours…

ROND ON.

Va, va, laisse, qu’importe ? Tous ces défauts, vois-tu, sont comme rien Lorsque d’ailleurs on amasse un gros bien. Il est avare ; et tout avare est sage’. Oh ! c’est un vice excellent en ménage. Un très-bon vice. Allons, dès aujourd’hui Il est mon gendre, et ma -Lise est à lui. Il reste donc, notre triste beau-père, A faire ici donation entière De tous Aos biens, contrats, acquis, conquis, Présents, futurs, à monsieur votre fds. En réservant sur votre vieille tête D’un usufruit l’entretien fort honnête ; Le tout en bref arrêté, cimenté, Pour que ce fils, bien cossu, bien doté. Joigne à nos biens une vaste opulence : Sans quoi soudain ma Lise à d’autres pense.

1. Dans une lettre à M""^ Quinault, du 20… 1730, Voltaire se plaint de ce qu’on avait dit à \i représentation :

Il est bien chiche, et tout avare est sago. (B.)