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L’ENFANT PRODIGUE
COMÉDIE

ACTE PREMIER




Scène I.



EUPHÉMON, RONDON.


RONDON.

Mon triste ami, mon cher et vieux voisin,
Quo do l)on cœur j’oublierai ton chagrin !
Que je rirai ! Quel plaisir ! Que ma fille
Va ranimer ta dolente famille !
Mais mous ton fils, le sieur de Fierenfat,
Me semble avoir un procédé bien plat.

ELPHÉMON.

Quoi donc ?

RONDON.

Tout fier de sa magistrature,
Il fait l’amour avec poids et mesure.
Adolescent qui s’érige en barbon,
Jeune écolier qui vous parle en Caton,
Est, à mon sens, un animal bernable ;
Et j’aime mieux l’air fou que l’air capable
Il est trop fat.

EUPHÉMON,

Et vous êtes aussi
Un peu trop brusque.

RONDON.

Ah ! je suis fait ainsi.