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PREFACE

DE L’ÉDITEUR DE L’ÉDITION DE 1738.

11 est assez étrange que l’on n’ait pas songé plus tôt à impri- mer cette comédie, qui fut jouée il y a i)rès de deux ans ’, et qui eut environ trente représentations. L’auteur ne s’étant point déclaré-, on Ta mise jusqu’ici sur le compte de diverses per- sonnes très-estimées ; mais elle est véritablement de M. de Voltaire,

\. L’Enfant prodigue, ’]0n6 en octobre 173G, fut imprime à la fin de 1737, treize à quatorze mois après la représentation. (B.)

2. (’ ne s’est point encore déclare. On l’a attribuée à l’auteur de la Ilen-

riacle et d’Alzire : nous ne voj^ons pas trop sur quel fondement ; le style de ces ouvrages est si différent de celui-ci qu’il ne permet guère d’y reconnaître la même main. On a prétendu qu’elle était d’un homme de la cour, déjà connu par des choses très-ingénieuses qu’on a de lui. On l’a donnée à un homme d’une profession plus sérieuse.

« Quel que soit l’auteur, nous présentons cette pièce au public comme, etc. »

C’est dans une édition d’Amsterdam, Ledct et compagnie, 1739, in- 12, qu’on changea ce passage, et qu’on le mit tel qu’il est aujourd’hui.

Im personne d’une profession plus sérieuse à qui Voltaire voulait faire attribuer la pièce est Gresset.

Dans l’édition de 17i2 dos Œuvres de Voltaire. l’Enfant prodigue fait partie du quatrième volume, de l’Avertissement’duquel voici la fin :

<( La Préface qu’on trouve à la tête de la comédie de l’Enfant prodigue est cer- tainement du même auteur. On voit qu’il ne voulait pas alors que cette pièce i)arùt sous son nom. Je n’en puis deviner le motif, car cette pièce est toujoui’s rejouée avec succès : il est vrai que plusieurs personnes, mais particulièrement l’abbé Desfontaines, ennemi personnel de l’auteur, se déchaînèrent contre elle dans sa nouveauté. Mais il n’y a point d’ouvrage qui n’ait eu un pareil sort. Cette pièce a une singularité, c’est d’être la seule qui ait été jusqu’à présent écrite en vers de cinq pieds. On ne la joue pas telle qu’elle est imprimée. Quelques personnes trou- vèrent mauvais que l’on jouât un président, quoiqu’il y en ait vingt exemples, et que cela ne tire nullement à conséquence. Les comédiens furent obligés de substi- tuer le mot de sénéchal, et de changer eux-mêmes plusieurs vers, l’auteur étant alors absent. De plus, il paraît qu’il y a des scènes transposées. Nous donnons cette édition d’après celle que l’auteur en donna la même année. »

Le reste de cet Avertissement et son commencement étant relatifs à desimpies dispositions pour les autres parties de ce quatrième volume, il eût été superflu, sinon ridicule, d’en reproduire ici davantage. (B.)