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334 LA MORT DE CÉSAR.

De Côsar désormais jo ii’attonds plus do grùre ; Il sait mes sentiments, il connaît notre audace. Notre Ame incorruptible étonne ses desseins ; 11 va perdre dans nous les derniers des Romains. C’en est fait, mes amis, il n’est plus de patrie, Plus d’honneur, plus de lois ; Rome est anéantie : De l’univers et d’elle il triomphe aujourd’hui ;

pWos imprudents aïeux n’ont vaincu que pour lui. Ces dépouilles des rois, ce sceptre de la terre, Six cents ans de vertus, de travaux, et de guerre : César jouit de tout, et dévore le fruit

I^Que six siècles de gloire à peine avaient produit. Ah, Brutus ! es-tu né pour sei’vir sous un maître ? La liberté n’est plus,

BRUTUS,

Elle est prête à renaître,

CASSIUS,

Que dis-tu ? Mais quel bruit vient frapper mes esprits ?

BRUTUS.

Laisse là ce vil peuple, et ses indignes cris,

CASSIUS,

La liberté, dis-tu ?… Mais quoi.,, le bruit redouble, SCÈNE IV.

BRUTUS, CASSIUS, CIMBER, DÉCIME.

CASSIUS,

Ah ! Cimber, est-ce toi ? Parle, quel est ce trouble ?

DÉCIME,

Trame-t-on contre Rome un nouvel attentat ? Qu’a-t on fait ? qu’as-tu vu ?

CIMBER.

La honte de l’État, César était au temple, et cette fière idole Semblait être le dieu qui tonne au Capitole\ C’est là qu’il annonçait son superbe dessein D’aller joindre la Perse à l’empire romain. On lui donnait les noms de Foudre de la guerre, De Vengeur des Romains, de Vainqueur de la terre :

1. Comparez le récit de Casca dans le premier acte de Jules Césr