ACTE DEUXIEME.
SCENE T.
BRUTUS, ANTOINE, DOLABELLA
A\TOIXE.
Ce supor])c refus, cette animosité,
Marquent moins de vertu que de férocité.
Les bontés de César, et surtout sa puissance,
xAléritaient plus d’égards et plus de complaisance :
A lui parler du moins vous pourriez consentir.
Vous ne connaissez pas qui vous osez haïr ;
Et vous en frémiriez si vous pouviez apprendre…
BRUTUS.
Ah ! je frémis déjà ; mais c’est de vous entendre. Ennemi des Romains, que vous avez vendus, Pensez-vous, ou tromper, ou corrompre Brutus ? Allez ramper sans moi sous la main qui vous brave Je sais tous vos desseins, vous brûlez d"étre esclave ; Vous voulez un monarque, et vous êtes Romain !
ANTOINE.
Je suis ami, Brutus, et porte un cœur humain ; Je ne recherche point une vertu plus rare. Tu veux être un héros, va, tu n’es qu’un barbare ; Et ton farouche orgueil, que rien ne peut fléchir. Embrassa la vertu pour la faire haïr.
SCENE II.
BRUTUS.
Quelle bassesse, ô ciel ! et (jucllo ignominie ! Voilà donc les soutiens de ma tiistc pairie !