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DALILA, à Samson.

Du charmant Adonis nous céli’brons la fêto :
L’Amour (Ml ordonna les joux ;
C’est rVniour qui les apprête :
Puissent-ils niériler un regard de vos ymix !

SAMSON.

Quel est co\ Adonis dont votre ^■oi\ aimable
Fait rehMilir ce Uonu s(’jour ?

DALILA.

(Vétail un héros indomptable,
Qui fut aimé de la mère d’Amour.
Nous ciiantons tous les ans cette aini ; ible aventure.

SAM SON.

Parlez, vous m’allez enchanter : Les vents viennent do s’arrêter ; Ces forêts, ces oiseaux, et toute la uatui-e. Se taisent i>oui" vous e(’{Miter.

DALILA se met A cOté do Samson. Lo duvur se range autour d’eux. Dalila chante cette cautatillo, accompagnée do peu d’instruments qui sont sur le théâtre.

Vénus dans nos climats souvent daigne se rendre :
C’est dans nos bois ([u’oii \itMit ; ij)i)r(Mi(1re
De son culte charmant I(Mis U^s S(M■l•(M~^ (li\iiis.
Ce fut près de coWo (Uidc. en ("es rianls jardins.
Que Venus enchanta le plus beau des humains.
Alors tout fut heureux dans uu »^ paix profonde :
Tout l’univers aima dans le sein du loisir.
Venus donnait au monde
L’exemple du plaisir.

SAMSON.

Que ses traits ont d’appas : que sa voix m’intéresse !
Que je suis étonné de sentir la tendresse !
De quel poison charmant je me sens pénétré !

DALILA.

 
Sans Venus, sans l’Amour. qu’aurait-il pu prétendre ?
Oans nos bois il est adore.
Quand il (’ut redoutable, il était ii^nore :
11 devint dieu dès (pi’il fut tendre.
Depuis cet heureux jour
Ces prés, cette onde, cet ombrage.
Inspirent le plus tendre amour
Au cœur le plus sauvage.