Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome3.djvu/27

Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE II, SCENE II. 47

Il ressemble au dieu de la guerre ; La mort est dans ses mains. Vos soldats renversés ensanglantent la terre ; Le peuple fuit devant ses pas.

LE ROI.

Que dites-vous ? un seul homme, un barbare, Fait fuir mes indignes soldats ? Quel démon pour lui se déclare ?

SCENE II.

LE ROI, LES PHILISTINS autour de lui ; SAMSON, suivi des Hébreux, portant dar.s une main une massue, et de Tautre une branche d’olivier.

SAMSON.

Uoi, prêtres ennemis, que mon Dieu fait trembler. Voyez ce signe heureux de la paix bienfaisante,

Dans cette main sanglante

Qui vous peut immoler.

CHOEUR DES PHILISTINS.

Quel mortel orgueilleux peut tenir ce langage ? Contre un roi si puissant quel bras peut s’élever ?

LE ROI.

Si vous êtes un dieu, je vous dois mon hommage ; Si vous êtes un homme, osez-vous me braver ?

SAMSON.

Je ne suis qu’un mortel ; mais le Dieu de la terre, Qui commande aux rois, Qui souffle h son choix Et la mort et la guerre, Qui vous tient sous ses lois, Qui lance le tonnerre. Vous parle par ma voix.

LE ROI.

Eh bien ! quel est ce dieu ? quel est le témoignage Qu’il daigne m annoncer par vous ?

SAMSON.

Vos soldats mourant sous mes coups, La crainte où je vous vois, mes exploits, mon courage. Au nom de ma patrie, au nom de l’Éternel, Respectez désormais les enfants d’Israël,

Théâtre. II. 2