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PROLOGUE[1]





PERSONNAGES DU PROLOGUE.
MADAME DU TOUR, VOLTAIRE.
MADAME DU TOUR.

Non, je ne jouerai pas : le bel emploi vraiment ;
La belle farce[2] qu’on apprête ;
Le plaisant divertissement
Pour le jour de Louis, pour cette auguste fête,
Pour la fille des rois, pour le sang des héros,
Pour le juge éclairé de nos meilleurs ouvrages,
Vanté des beaux esprits, consulté par les sages,
Et pour la baronne de Sceaux !

VOLTAIRE.

Mais pour être baronne est-on si difficile ?
Je sais que sa cour est l’asile
Du goût que les Français savaient jadis aimer ;
Mais elle est le séjour de la douce indulgence.
On a vu son suffrage enseigner à la France
Ce que l’on devait estimer :
On la voit garder le silence,
Et ne décider point alors qu’il faut blâmer.

  1. Jusqu’à présent ce Prologue, publié pour la première fois par les éditeurs de Kehl, a été mis en tête de la Prude. On voit, par les lettres de Mme de Staal à Mme du Deffant, des 15, 27 et 30 août, que le Comte de Boursoufle fut représenté au château d’Anet pour la fête de la duchesse du Maine. Ces trois lettres de Mme de Staal font partie de la Correspondance inédite de Madame du Deffant, 1809, deux volumes in-8. (B.)
  2. Cette expression, répétée plus bas, ne peut s’appliquer à la Prude, et convient au Comte de Boursoufle. (B.)