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ACTK V, SCÈNE V. 247

  • De nous rendre à tous trois une égale justice,
  • D"expicr devant vous, par le plus grand supplice,
  • Le plus grand des forfaits, où la fatalité,
  • L’amour, et le courroux, m’avaient précipité,

■-^.l’adorais Amélie, et ma flamme cruelle,

  • Dans mon cœur désolé, s’irrite encor pour elle,
  • Lisois sait à quel point j’adorais ses appas
  • Quand ma jalouse rage ordonnait ton trépas ;
  • Dévoré, malgré moi, du feu qui me possède,
  • Je l’adore encor plus… et mon amour la cède.
  • .re m’arrache le co’ur en vous rendant heureux :
  • Aimez-vous : mais au moins ])ardonnez-moi tous deux.

VAMIR.

Ah ! ton frère à tes pieds, digne de ta clémence, Kgalc tes hienlaits par sa reconnaissance.

AMKME.

  • Oui, seigneur, avec lui j’endn-asse vos genoux ;
  • La plus tendre amitié va me rejoindre à vous.
  • \ous me payez trop hien de mes douleurs soulfertcs,

LE DUC.

  • Ah ! c’est trop me montrer mes malheurs et mes pertes !
  • Mais vous m’apprenez tous à suivre là vertu.
  • Ce n’est point à demi que mon cœur est rendu :

( A Vamir.)

Je suis en tout ton frère ; et mon ûme attendrie

  • Imite votre exemple, et chérit sa patrie.
  • Allons apprendre au roi, pour qui vous combattez,
  • AIon crime, mes remords, et vos félicités.

Oui, je veux égaler votre foi, votre zèle, Au sang, à la patrie, à l’amitié fidèle, Et vous faire oublier, après tant de tourments, A force de vertus, tous mcs/’garements.

FIN DU DUC DE FOIX.