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ACTE V, SCiiSE IV. 245
LE nrc. =^)Ii^ist^o de mou crime, as-tu i)ii m’obéir ?
LISOIS.
- Jc vous a\ais i)romis, seigneur, de vous servir.
LE DUC.
- Malheureux que je suis ! ta sévère rudesse
- A cent (bis de mes sens combattu la faiblesse :
- Ne devais-tu te rendre à mes tristes souhaits
- Que quand ma passion t’ordonnait des forfaits ?
- Tu ne m’as obéi que pour j)erdre mon frère !
LISOIS.
- Lorsque j’ai refusé ce sanglant ministère,
- Votre aveugle courroux n’allait-il pas soudain
- ])u soin de vous venger charger une autre main ?
LE DUC.
- L’amour, le seul amour, de mes sens toujours maître,
- En m’ôtant ma raison, m’eiU excusé peut-être :
- Mais toi, dont la sagesse et les réflexions
- Ont calmé dans ton sein toutes les passions,
- ïoi, dont j’avais tant craint l’esprit ferme et rigide,
- Avec tranquillité permettre un parricide !
LISOIS.
- Eh J)ien ! puisque la honte avec le repentir,
- Par qui la vertu parle à qui peut la trahir,
- D’un si juste remords ont pénétré votre âme ;
- Puis({ue, malgré l’excès de votre aveugle flamme,
- Au prix de votre sang vous voudriez sauver
- Le sang dont vos fureurs ont voulu vous priver ;
- Je puis donc m’expliquer, je puis donc vous apprendre
- Que de vous-même enfm Lisois sait vous défendre.
- Connaissez-moi, madame, et calmez vos douleurs.
(Au duc.) (A Amélie.)
- Vous, gardez vos remords ; et vous, séchez vos pleurs.
- Que ce jour à tous trois soit un jour salutaire.
- Venez, paraissez, prince ; embrassez votre frère !
( Le théâtre s’ouvre, Vamir paraît )