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ACTK IV. S ci : NI- \. 237

  • Mon destin s’accomplit, et je cours l'achever.
  • Qui ne veut que la mort est sûr de la trouver :
  • Mais je la veux terrible ; et lorsque je succombe,
  • Je veux voir mon rival entraîné dans ma tombe.

LISOIS.

  • Comment ! de quelle horreur vos sens sont possédés !

LE DUC.

  • Il est dans cette tour, où vous seul commandez ;
  • Et vous m’avez promis que contre un téméraire…

LISOIS.

  • De qui me parlez-vous, seigneur ? de votre frère ?

LE DUC.

  • Non, je parle d'un traître et d’un lâche ennemi,
  • D’un rival qui m'abhorre et qui m’a tout ravi.
  • Le Maure attend de moi la tête du parjure.

LISOIS.

  • Vous leur avez promis de trahir la nature ?

LE DUC.

  • Dès longtemps du perfide ils ont proscrit le sang.

LISOIS.

  • Et pour leur obéir vous lui percez le flanc ?

LE DUC.

  • Non, je n’obéis point à leur haine étrangère ;
  • J’obéis à ma rage, et veux la satisfaire.
  • Que m’importent l’État et mes vains alliés ?

LISOIS.

  • Ainsi donc à l’amour vous le sacrifiez ?
  • Et vous me chargez, moi, du soin de son supplice !

LE DUC.

  • Je n’attends pas de vous cette prompte justice.
  • Je suis bien malheureux ! bien digne de pitié !
  • Trahi dans mon amour, trahi dans l’amitié !
  • Allez ; je puis encor, dans le sort qui me presse,
  • Trouver de vrais amis qui tiendront leur promesse ;
  • D’autres me serviront, et n’allégueront pas
  • Cette triste vertu, l’excuse des ingrats.

LISOIS, après un long silence.

  • Non ; j’ai pris mon parti. Soit crime, soit justice,
  • Vous ne vous plaindrez plus qu’un ami vous trahisse.

Vamir est criminel : vous êtes malheureux ;

Je vous aime, il suffit : je me rends à vos vœux.