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ACTE III, SCENE V. 227
LE DUC,
- Toi, cniol ! toi, Vainir !
VAMIR.
Oui, depuis doux auuces,
- L’amour la plus secrète a joiut nos destinées.
- C’est toi dont les fureurs ont voulu m’arraclier
- Lg seul bien sur la terre où j’ai pu m’attaclier.
- Tu fais depuis trois mois les horreurs de ma vie ;
- Les maux que j’éprouvais passaient ta jalousie :
- Par tes égarements juge de mes transports.
- Nous puisâmes tous deux dans ce sang dont je sors
- L’excès des passions qui dévorent une àme ;
- La nature à tous deux lit un cœur tout de llamme.
- Mon frère est mon rival, et je l’ai combattu ;
- J’ai fait taire le sang, peut-être la vertu.
- Furieux, aveuglé, plus jaloux que toi-même,
- J’ai couru, j’ai volé, pour t’ùter ce que j’aime ;
- Rien ne m’a retenu, ni tes superbes tours,
- ]\i le peu de soldats que j’avais pour secoufs,
- Ni le lieu, ni le temps, ni surtout ton courage ;
- Je n’ai vu que ma flamme, et ton feu qui m’outrage.
- L’amour fut dans mon cœur plus fort que l’amitié ;
- Sois cruel comme moi, punis-moi sans pitié :
- Aussi bien tu ne peux t’assurer ta conquête,
- Tu ne peux l’épouser qu’aux dépens de ma tète.
- A la face des cieux je lui donne ma foi ;
- Je te fais de nos vœux le témoin malgré toi.
- Frappe, et qu’après ce coup ta cruauté jalouse
- Traîne au pied des autels ta sœur et mon épouse !
- Frappe, dis-je : oses-tu ?
LE DUC.
Traître, c’en est assez.
- Qu’on l’ôte de mes yeux : soldats, obéissez !
AMÉLIE,
Aux soldats.) (.Au duc.)
- Non : demeurez, cruels !… Ah ! prince, est-il possible
- Que la nature en vous trouve une àme inflexible ?
- Seigneur !
VAMIR.
Vous, le prier ! plaignez-le plus que moi.
- Plaignez-le : il vous olïense, il a trahi son roi.