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SAMSON.

Ni dos cioiix qiio j’ai souloniis : En CCS lieux je ne connais plus

Que la charmante lole et les Plaisirs paisibles. Mais vous, Racchus, dont la valeur

Fil du sang des liuniains rougir la terre et l’onde, Quel plaisir, quel barbare honneur Trouvez-vous à troubler le monde ?

BACCHUS.

Ariane m’ôte à jamais Le souvenir de mes brillants forfaits ;

Et par mes présents secourables Je ravis la raison aux mortels miséra])les, Pour leur faire oublier tous les maux que j’ai faits,

(Ensemble.)

Volupté, reçois nos hommages ;

Enchante dans ces lieux Les héros, les dieux, et les sages : Sans tes plaisirs, sans tes doux avantages. Est-il des sages et des dieux ?

UN AMOUR.

Jupiter n’est point heureux Par les coups de son tonnerre : Amour, il doit à tes feux Ces moments si précieux Qu’il vient goûter sur la terre.

Le dieu qui préside au jour. Et qui ranime le monde, Ferait-il son vaste tour S’il n’allait trouver l’Amour Qui l’attend au sein de l’onde ? Ici tous les conquérants Bornent leur grandeur à plaire ; Les sages sont des amants ; Ils cachent leurs cheveux blancs Sous les myrtes de Cythère. Mortels, suivez les Amours ; Toute sagesse est folie. Profitez de vos beaux jours : Les dieux aimeront toujours ; Soyez dieux dans votre vie.