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VARIANTES D’ADÉLAÏDE DU GUESCLIN. 137

A DÉ L Ail) K.

Je consens… de périr par vos mains. Rien ne vous lie à moi, je vous suis étrangère : Baignoz-vous dans mon sang, mais sauvez votre frère ; Ce frère on son enfance avec vous élevé. Qu’au péril de vos jours vous eussiez conservé, Que vous aimiez, hélas ! qui sans doute vous aime. Que dis-je ? on ce moment n’en croyez c|ue vous-même : Rentrez dans votre cœur, examinez le.s traits Que la main du devoir y grava pour jamais. Regardez-y Nemours… voyez s’il est possible Qu’on garde à ce héros un courroux inflexible. Si l’on peut le haïr…

VENDÔME.

Ah ! c’est trop me braver : Et c’est trop me forcer moi-même à m’en priver. Votre amour le condamne, et ce dernier outrage A redoublé son crime, et ma honte, et ma rage. Je vais…

ADÉLAÏDE.

Au nom du Dieu que nous adorons tous. Seigneur, écoutez-moi…

SCÈNE VIII.

VENDOME, ADÉLAÏDE, un officier.

l’officier.

Seigneur, songez à vous. De lâches citoyens une foule ennemie, Par vos périls nouveaux contre vous enhardie, Lève enfin dans ces murs un front séditieux. La trahison éclate, elle marche en ces lieux ; Ils s’assemblent en foule, ils veulent reconnaître Et Nemours pour leur chef, et Charles pour leur niaitre. Au pied de la tour même ils demandent Nemours.

VENDÔME.

Il leur sera rendu, c’en est fait ; et j’y cours. Il vous faut donc, cruelle, immoler vos victimes, Et je vais commencer votre ouvrage et mes crimes.

SCÈNE IX. ADÉLAÏDE, TAISE.

ADELAÏDE.

Ah, barbare ! ah, tyran ! que faire, où recourir ?

tQuel secours implorer ? Nemours, tu vas périr !

On me retient : on craint la douleur qui m’enflamme.