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ACTI- : IV. SCÈNE V. 425

Mon destin s’accomplit, et je cours Tadiever : Qui ne veut que la mort est silr de la trouver ; Mais je la veux terrible, et lorsque je succombe, Je veux voir mon rival entraîné dans ma tombe.

COUCY.

Comment ! de quelle borreur vos sens sont possédés !

VKNOÙMK.

Il est dans cette tour où vous seul commandez ; Et vous m’aviez promis (jue contre un téméraire…

COUCY,

De qui me parlez-vous, seigneur ? de votre frère ?

VENDÔME.

Non, je parle d’un traître"çt d’un làclie ennemi. D’un rival qui m’al)liorre, et (jui m’a tout ravi. L’Anglais attend de moi la tête du parjure.

corcY. Vous leur avez promis de trabir la nature ?

VENDÔME.

Dès longtemps du perfide ils ont proscrit le sang.

COUCY.

¥A pour leur ol)éir vous lui percez le flanc ?

VENDÔME.

Non, je n’obéis point à leur baine étrangère ; J’obéis à ma rage, et veux la satisfaire. Que m’importent l’État et mes vains alliés ?

COUCY.

Ainsi donc à l’amour vous le sacrifiez ?

Et vous me chargez, moi, du soin de son supplice !

VENDÔME.

Je n’attends ])as do vous cette prompte justice.

Je suis bien malheureux ! bien digne de pitié !

Trahi dans mon amour, trabi dans l’amitié !

Ah ! trop heureux dauj)hin, c’est ton sort que j’envie :

Ton amitié, du moins, n’a ])oint été trahie ;

Et Tanguy du Chàtel, quand tu fus oiïensé,

T’a servi sans scrupule, et n’a pas halancé.

Allez ; Vendôme encor, dans le sort qui le presse,

Trouvera des amis qui tiendront leur promesse ;

D’autres me serviront, et n’allégueront pas

Cette triste vertu, l’excuse des ingrats.

COUCY, après un long silence.

Non ; j’ai pris mon parti. Soit crime, soit justice,