104 ADÉLAÏDE DU GUESCLIN.
Il est beau do donnor la paix à votre maître. Son égal aiijourd’liiii, demain dans l’abandon, Vous vous verrez réduit à demander pardon. La gloire vous conduit : que la raison tous gnide.
VENDÔME.
Brave et prudent Coucy, crois-tn qu’Adélaïde Dans son cœur amolli partagerait mes feux, Si le même parti nous unissait tous deux ? Penses-tu qu’à m’aimer je pourrais la réduire ?
COL’CV.
Dans le fond de son cœur je n’ai point voulu lire :
Mais qu’importe pour vous ses vœux et ses desseins ?
Faut-il que l’amour seul fasse ici nos destins ?
Lorsque Philippe-Auguste, aux plaines de Bovines,
De l’État déchiré répara les ruines,
Quand seul il arrêta, dans nos champs inondés,
De l’empire germain les torrents débordés ;
Tant d’honneurs étaient-ils l’effet de sa tendresse ?
Sauva-t-il son pays pour plaire à sa maîtresse ?
Verrai-je un si grand cœur à ce point s’avilir ?
Le salut de l’État dépend-il d’un soupir ?
Aimez, mais en héros qui maîtrise son âme.
Qui gouverne à la fois ses États et sa flamme.
Mon bras contre un rival est prêt à vous servir ;
Je voudrais faire plus, je voudrais vous guérir.
On connaît peu l’amour, on*craint trop son amorce ;
C’est sur nos lâchetés qu’il a fondé sa force ;
C’est nous qui sous son nom troublons notre repos ;
Il est tyran du faible, esclave du héros.
Puisque je l’ai vaincu, puisque je le dédaigne.
Dans l’âme d’un Bourbon souffrirez-vous qu’il règne ?
Vos autres ennemis par vous sont abattus,
Et vous devez en tout l’exemple des vertus.
VENDÔME.
Le sort en est jeté, je ferai tout pour elle ; Il faut bien à la fin désarmer la cruelle ; Ses lois seront mes lois, son roi sera le mien ; Je n’aurai de parti, de maître que le sien. Possesseur d’un trésor où s’attache ma vie, Avec mes ennemis je me réconcilie ; Je lirai dans ses yeux mon sort et mon devoir ; Mon cœur est enivré de cet heureux espoir.