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98 ADÉLAÏDE DU GUESCLIN.

Tremblez de découvrir…

ADÉLAÏDE.

J’y volerai moi-même. D’une autre main, Taise, il reçoit des secours : L n autre a le Ixmheur d’avoir soin de ses jours ; 11 faut (jne je le voie, et que de son amante La faible main s’unisse à sa main défaillante. Hélas ! des mêmes coups nos deux cœurs pénétrés.

TAÏSE.

Au nom de cet amour, arrêtez, demeurez ;

Reprenez vos esprits.

ADÉLAÏDE.

Rien ne m’en peut distraire.

SCÈNE V.

VENDOME, ADÉLAÏDE, TAISE.

ADÉLAÏDE.

Ab ! prince, en quel état laissez-vous votre frère ?

VENDÔME.

Madame, par mes mains son sang est arrêté.

Il a repris sa force et sa tranquillité.

Je suis le seul à plaindre, et le seul en alarmes ;

Je mouille en frémissant mes lauriers de mes larmes ;

Et je hais ma victoire et mes pros périt(s,

Si je n’ai par mes soins vaincu vos cruautés :

Si votre incertitude, alarmant mes tendresses.

Ose encor démentir la foi de vos promesses.

ADÉLAÏDE.

Je ne vous promis rien : vous n’avez point ma foi ; •Et la reconnaissance est tout ce que je doi.

VENDÔME.

Quoi ! lorsque de ma main je vous offrais rbommage !,

ADÉLAÏDE.

D’un si noble présent j’ai vu tout l’avantage ; Et sans chercher ce rang qui ne m’était pas dû, Par de justes respects je vous ai répondu. Vos bienfaits, votre amour, et mon amitié même. Tout vous flattait sur moi d’un empire suprême ;