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96 ADELAIDK DU GUESCLIN.

Pour marcher désormais sous le uiême étendard, De ses yeux souverains n’attendent qu’un regard.

(, A Nomoiirà. )

^e blAme ])()int l’amour où ton frère est en proie ; Pour me justilier il suftit qu’on la voie,

NEMOURS.

ciel ! ,., elle vous aime !…

VENDOME.

Elle le doit, du moins 11 n’était qu’un obstacle au succès de mes soins ; II n’en est plus ; je veux que rien ne nous sépare.

NEMOCRS.

Quels effroyables conps le cruel me prépare ! Écoute ; à nvà douleur ne veux-tu qtrinsulter ? Me connais-tu ? sais-tu ce que j’ose attenter ? Dans ces funestes lieux sais-tu ce qui m’amène ?

VENDÔME.

Oublions ces sujets de discorde et de liaine ^

SCENE III.

VENDOME, NEMOURS, ADÉLAÏDE, COUCV.

VENDÔME.

Madame, vous voyez que du sein du malheur, Le ciel qui nous protège a tiré mon bonheur. J’ai vaincu, je vous aime, et je retrouve un frère ; Sa présence à mon cœur vous rend encor plus chère.

ADÉLAÏDE,

Le voici ! malheureuse ! ah ! cache au moins tes pleurs !

NEMOURS, entro les bras do son écuj-cr.

Adélaïde… ô ciel ! .., c’en est fait, je me meurs.

VENDÔME,

Que vois-je ! Sa blessure à l’instant s’est rouverte !

1. « 11 semble que quand Nemours et Vendôme se voient, dit encore Voltaire, c’était bien là le cas de parler de Charles VI et de Charles Vil ; point du tout. Pourquoi cela ? C’est qu’aucun d’eux ne s’en soucie ; c’est qu’ils sont tous deux amoureux comme des fous… Et si j’ai à me féliciter un peu, c’est que j’aie traité cette passion de fai-on qu’il n’y a pas de place pour l’ambition et la poli- tique. »