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94 ADl’-LAini’ DU (lU ESC LIN.

COUCY,

Son sang sur son -s isagc a confondu ses traits ; 11 est blessé sans doute.

NEMOURS, lians lo fond du théâtre i •

Entreprise funeste Oui do nia triste vie arrachera le reste ! Où me conduisez-AOus ?

VENDÔME.

Devant votre vainqueur, Qui sait d’un ennemi resperter la valeur. Venez, ne craignez rien.

NEMOURS, se tûurnant vers son écuyer.

Je ne crains que de vivre ; Sa présence m’accable, et je ne puis poursuivre. 11 ne me connaît plus, et mes sens attendris…

VENDÔME.

Quelle voix, quels accents ont frappé mes esprits ?

NEMOURS, le regardant.

AKas-tu pu méconnaître ?

VENDÔME, l’embrassant.

Ah, Nemours ! ah, mon frère !

NEMOURS.

Ce nom jadis si cher, ce nom me désespère, .le ne le suis que trop, ce frère infortuné, Ton ennemi vaincu, ton captif enchaîné.

VENDÔME.

Tu n’es plus que mon frère. Ah ! moment plein de cbarmes ! Ah ! laisse-moi laver ton sang avec mes larmes.

(A sa suite.)

Avez-vous par vos soins ?…

NEMOURS.

Oui, leurs cruels secours Ont arrêté mon sang, ont veillé sur mes jours, . De la mort que je cherche ont écarté l’approche.

1. 11 a le bras en écharpe. « Je conviens que Nemours, écrit Voltaire avant la représentation, n’est pas, à beaucoup près, si grand, si intéressant, si occupant le tbéàtre que son emporté de frère. Je suis encore bien beureux qu’on puisse aimer un peu Kcmours, après que Vendôme a saisi, pendant deux actes, l’attention et le cœur des spectateurs. Si le personnage de ÎVemours est souffert, je regarde comnio un coup de l’art d’avoir fait supporter un personnage qui devait être insipide. » Voltaire ne soupçonnait pas que ce s(M-ait le bras en écbarpc de Nemours (jui provo- querait les sifflets. (G. A.)