acquis quelque considération en défendant la mémoire de son père, avait ainsi changé l’épigraphe mise par Voltaire :
Heu ! miser extremo curris bellator ad Indos,
Per mare, supplicium quœrens, per saxa, per ignes.
Les vers de l’épigraphe de Voltaire sont d’Horace, livre I, épître i, vers 43-46.
Une réimpression, page par page, est suivie du Précis du procès du comte de Morangiés (qu’on a vu ci-dessus, page 33), et ce serait immédiatement après les vingt premiers chapitres des Fragments sur l’Inde qu’il eût fallu les mettre en suivant rigoureusement l’ordre chronologique. Mais c’eût été scinder les deux parties du même ouvrage, inconvénient plus grave que la disposition que j’ai adoptée.
Les chapitres xxi à xxxvi virent le jour à la fin de 1773, puisqu’il en est question dans les Mémoires secrets du 16 janvier 1774. Ils étaient numérotés i à xvi, et formaient, avec quelques autres écrits, une brochure de iv et 264 pages, intitulée Fragments sur l’Inde, sur l’Histoire générale, et sur la France. Les morceaux qu’on trouvait à la suite des seize articles sur l’Inde étaient : 1o Fragment sur la justice, à l’occasion du procès de M. le comte de Morangiés ; 2o Fragment sur le procès criminel de Montbailli ; 3o Fragment sur l’Histoire générale, en seize articles.
Je les ai tous rétablis à la suite des articles sur l’Inde.
Impiger extremos curris mercafor ad Indos,
Per mare, pauperiem fugiens, per saxa, per ignes.
Dès que l’Inde fut un peu connue des barbares de l’Occident et du Nord, elle fut l’objet de leur cupidité, et le fut encore
mars 1773, le fils de la victime lui écrivit pour qu’il s’employât à la révision du procès de son père. La compagnie des Indes avait été dissoute ; l’ancien parlement n’existait plus aussi ; Voltaire, qui avait aidé plus que personne au coup d’État Maupeou, avait l’oreille des nouveaux juges, et il s’amusait à faire le dossier des erreurs judiciaires des ex-Messieurs. Le fils de Lally tombait bien. Le défenseur des Calas et des La Barre rangea son père au nombre de ses clients. (G. A.)