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huamti, qui gouvernait avec prudence et sainteté, il vint de Judée un homme de vertu supérieure, nommé Olopuen, qui, guidé par les nuées, apporta la véritable doctrine. Vinò desde Judea un hombre de superior virtud, de nombre Olopuen, que guiado de las nubes traxo la verdadera doctrina.

Ensuite cette inscription, qui n’est pas dans le style lapidaire, nous instruit que l’Évangile n’était bien connu que dans le royaume de Tacin, qui est la Judée ; que Tacin confine à la mer Rouge par le midi, avec la montagne des Perles par le nord, etc. ; que, dans ce pays d’évangile, les dignités ne se donnent qu’à la vertu ; que les maisons sont grandes et belles ; que le royaume est orné de bonnes mœurs.

Le prince Caocum, fils de l’empereur Taïcum, ordonna bientôt qu’on bâtit des églises dans toute la Chine, à la façon de Tacin. Il honora Olopuen, et lui donna le titre d’évêque de la grande loi : Honrò a Olopuen dandole titulo de obispo de la gran ley.

Ce n’est pas la peine de traduire le reste de cette sage et éloquente pièce ; Kircher a voulu en corriger le fond et le style.

« Le principe, dit-il, a toujours été le même, vrai, tranquille, premier des premiers, sans origine, nécessairement le même, intelligent, et spirituel ; le dernier des derniers, être excellentissime. Il établit les pôles des cieux, et il opéra excellemment avec le rien… Enfin une femme vierge engendra le saint dans Tacin en Judée ; et la constellation claire annonça la félicité… Or, du temps de Taïcum-veu, très-illustre et très-sage empereur de la Chine, arriva du royaume de Tacin, en Judée, un homme ayant une vertu suprême, nommé Olopuen, conduit par des nuées bleues, apportant les écritures de la vraie doctrine, contemplant la règle des vents pour résister aux dangers auxquels ses travaux l’exposaient. Il arriva à la cour. L’empereur commanda à un colao, son sujet, d’aller au-devant du nouveau venu avec les bâtons rouges (qui sont la marque d’honneur) ; et quand on eut introduit Olopuen dans le palais par l’occident, l’empereur fit apporter les livres de la doctrine de la loi. Il s’informa soigneusement de cette loi profonde dans son cabinet, et de cette droite vérité… ; il ordonna qu’on la promulguât, et qu’on l’étendît partout. »

C’était, ajoute Kircher, l’an de Christ 639 ; en quoi il ne s’accorde pas avec Sémédo. Après quoi il poursuit ainsi dans sa traduction : « L’empereur ordonna qu’on bâtît une église à la manière de Tacin, en Judée, et qu’on y établît vingt et un prêtres, etc. »