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Voilà une grande vérité. Oui ; mais à quoi servirait dans une monarchie la vertu de Brutus ?

CLXI — Ne parle-t-il pas trop hardiment d’une princesse (la reine Marguerite) qui touchait de si près à tant de rois ?

Avant de rapporter quelque défaut de quelqu’un, Mézerai aurait dû auparavant examiner sa généalogie.

CLXII — Quelle idée veut-il donner des questions de la grâce, qui n’ont, dit-il, ni fond ni rive ?

C’est-à-dire hors de la portée de l’homme. Les mahométans, les païens, les catholiques et les chrétiens de toutes les sectes, ont tous disputé sur la grâce sans trop s’entendre.

CLXIII. — Il rapporte que les fondements d’une nouvelle ligue contre le roi avaient été jetés à la Flèche en Anjou. Une femme avait vu, dans une maison où on tenait des écoliers, de certains registres dans lesquels il y avait plusieurs signatures écrites avec du sang. Voilà une ligue bien prouvée ! Une femme en a vu les registres chez des écoliers !

Oui, mais ces écoliers avaient pour maîtres des jésuites, et pouvaient avoir copié ce qu’on leur dictait. Le fait néanmoins peut n’être pas vrai ; mais il importait au P. Daniel plus qu’à un autre de le relever.

CLXIV. — Il fait un long tissu des contes qui présageaient la mort du roi. Et il veut qu’on croie qu’il n’y ajoute pas de foi ! Pourquoi les fait-il donc ?

Parce qu’on les fit alors, et que tout ce qui regardait Henri IV était intéressant. Un jésuite aurait sauté légèrement sur les circonstances de sa mort.

CLXV. — La vanité et les passions dont il parle n’ont-elles de crédit qu’à la cour ?

Mais ces passions, je le répète, y sont d’une tout autre importance. D’ailleurs, les grands sont les principaux acteurs de l’histoire, et il est rare qu’on soit obligé d’y parler, du moins en détail, des simples particuliers.

CLXVI. — Mais il avait résolu d’attaquer les grands pour plaire à la multitude.

Dire la vérité est-ce attaquer les grands ? Est-ce chercher à plaire à la multitude ?