ne saurait dire qu’il en soit noyé, ni menacé d’être noyé. Cet écrivain n’a pas médité, comme il le devait, le livre de l’abbé Girard [1]. L’autre Boileau aurait montré à l’abbé Girard à le faire.
Il ne remplissait pas ses vers avec des chevilles. Il exige
Que toujours le bon sens s’accorde avec la rime[2].
Mais l’usurpateur de son nom fait ces vers :
Voyons qui de nous deux, par une sage loi,
A fait de la satire un plus utile emploi.
L’oreille délicate du vieux Boileau sentait
qu’il est un heureux choix de mots harmonieux[3].
Il nous prescrit
De fuir des mauvais sous le concours odieux[4].
Il se serait reproché ces vers de son imitateur :
Amoureux de la gloire et de la vérité,
Mon esprit ne put voir, sans être révolté, etc.
La sorte de consonnance de gloire et de voir lui aurait déplu ; mais, quant à ceux-ci :
Eh bien donc, raisonnons : car toujours badiner,
Turlupiner, railler, sans jamais raisonner ;
il s’en serait moqué toute sa vie.
Voici encore quelques passages d’une étonnante versification :
Ma muse, se moquant.
Parsemait ses écrits
Du sel le plus piquant,
Pour vaincre des esprits…
Les lecteurs amusés
Pardonnaient en riant,
D’être désabusés,
Au naïf enjoùment…
Si l’ardeur de briller
En tout genre d’écrire,
La licence à penser,
L’audace de tout dire,
L’art de tout effleurer…,
Le clinquant merveilleux,
Pour éblouir les sots,