tien entre la raison humaine, qu’ils appellent narud, et la sagesse de Dieu, qu’ils nomment brim ou bram.
Ô premier-né de Dieu ! on dit que tu créas le monde. Ta fille, la raison, étonnée de tout ce qu’elle voit, te demande comment tout fut produit.
Ma fille, ne te trompe pas : ne pense point que j’aie créé le monde indépendamment du premier moteur. Dieu a tout fait. Je ne suis que l’instrument de sa volonté. Il m’appelle pour exécuter ses desseins éternels.
Que dois-je penser de Dieu ?
Qu’il est immatériel, incompréhensible, invisible, sans forme, éternel, tout-puissant, qu’il connaît tout, qu’il est présent partout.
Comment Dieu créa-t-il le monde ?
La volonté demeura dans lui de toute éternité : elle était triple, créatrice, conservatrice, exterminante… Dans une conjonction des destins et des temps, la volonté de Dieu se joignit à sa bonté, et produisit la matière. Les actions opposées de la volonté qui crée, et de la volonté qui détruit, enfantèrent le mouvement qui naît et qui périt[1]. Tout sortit de Dieu, et tout rentra dans Dieu… Il dit au sentiment : Viens ; et il le logea chez tous les animaux ; mais il donna la réflexion à l’homme pour l’élever au-dessus d’eux.
Qu’entends-tu par sentiment ?
C’est une portion de la grande âme de l’univers ; elle respire dans toutes les créatures pour un temps marqué.
Que devient-il après leur mort ?
Il anime d’autres corps, ou il se replonge, comme une goutte d’eau, dans l’océan immense dont il est sorti.
- ↑ Nous passons quelques lignes, de peur d’être longs et obscurs. (Note de Voltaire.)