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DE CLAUSTRE.

malgré leurs grands noms. Je n’en suis point étonné ; ces messieurs m’ont causé, à moi qui vous parle, une perte de plus de cent mille livres ; mais n’ayant point affaire à un dévot, je n’ai pas essuyé de procès pour surcroît de ma perte. Claustre, au contraire, a redemandé les 58,000 livres avec les intérêts, quoiqu’ils eussent été payés, et qu’on eût la quittance. Cela est effronté ; mais il ne faut s’étonner de rien.

SEPTIÈME MENSONGE DE CLAUSTRE.

Il prétend que son Desmartres fils était abandonné de son père et de son oncle, et qu’on lui retenait son bien dans le temps même qu’il était majeur ; mais une preuve qu’on ne lui retenait pas son bien, et qu’il en pouvait disposer, c’est qu’alors il se rendait caution de plusieurs emprunts que faisait son cousin Jean-Benjamin de Laborde, fils du fermier général Jean-François.

HUITIÈME MENSONGE DE CLAUSTRE.

Le prêtre ayant fait trois libelles contre le sieur Jean-François de Laborde, son bienfaiteur, en fait un quatrième contre son élève Jean-Benjamin de Laborde le fils, qui fut son bienfaiteur aussi dès qu’il eut atteint le moment de sa majorité. Dans ce libelle injurieux il étale des craintes chimériques sur les engagements pris par Pierre de Laborde Desmartres en faveur de son cousin germain Jean-Benjamin ; engagements mutuels, remplis, acquittés, annulés ; affaires nettes, affaires consommées. Il voudrait les faire revivre pour en faire naître quelque nouveau procès. Dans cette honnête intention, ne sachant comment s’y prendre, il avance que dans le temps du premier engagement des deux cousins, ils étaient tous deux majeurs. Il ment encore sans utilité et par pure habitude. Le premier engagement est du 18 février 1759. Or Benjamin ne fut majeur que le 5 septembre de cette année. Le lecteur se soucie fort peu, et moi aussi, du temps où les parties furent majeures ; mais le public n’aime pas qu’un prêtre mente. Je hais ces mensonges sacrés plus que personne, parce que je sais ce qu’il m’en a coûté.

NEUVIÈME MENSONGE DE CLAUSTRE.

Ce bon prêtre, sachant bien que Pierre de Laborde Desmartres n’était pas si riche que Jean-François de Laborde, ancien