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NOUVELLES

PROBABILITÉS

EN FAIT DE JUSTICE

nA\S l'affaire d'u.\ MAr.liCtlAL DE CAMP ET DE QUELQUES CITOYENS DE PARIS

(1775)

��Non-seulement il s'agit dans ce procès étonnant d'une somme de cent mille écus, sans compter les frais immenses; non-seu- lement l'affaire est criminelle, mais l'honneur y est en péril encore plus que la fortune. C'est le public qui est juge souverain de l'honneur : il faut donc que le public soit parfaitement instruit.

Tous les faits avancés par les avocats des deux parties sont contradictoires; ils aUèguont des raisons non moins opposées; il y a des témoins de part et d'autre : chacun des plaideurs traite les témoins qui ne sont pas favorables de subornés et de par- jures. Les deux adversaires se disent l'un à l'autre: « Vous me volez cent mille écus. »

Le prêteur crie à l'emprunteur : « Je vous ai apporté chez vous, le 23 septembre 1771, douze mille quatre cent vingt-cinq

1. Les Nouvelles Probabilités sont mentionnées dans la lettre à Marin, du 30 octobre 1772. Trois mois après parurent les Preuves démonstratives en fait de justice dans l'affaire des héritiers Véron contre le comte de Morangiés, avec les pièces justificatives, au nom du sieur Liégard Du Jonquay, petit-fils de la dame Véron, docteur es lois, pour servir de réponse aux Nouvelles Probabilités de M. de Voltaire, 1773, in-8° de 12G pages. Voltaire riposta par la Réponse à Vécrit d'un auocat, etc., qui est aussi dans le présent volume. (B.)

■ — Ces Nouvelles Probabilités psirm-ent quatre mois après les premières. Moran- ?;iés lui-même avait écrit à Voltaire; il lui avait attesté son innocence; il s'était constitué prisonnier en attendant le jugement du bailliage. Voltaire fit un nouvel effort pour faire pencher la balance du côté de l'officier, mais on trouva cette défense beaucoup plus faible que les autres. (G. A.)

28. — MÉLANGES. VIL 37

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