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Il FAUT


PRENDRE UN PARTI


OU


LE PRINCIPE D'ACTION


DIATRIBE [1]


(1772)
__________


Ce n'est pas entre la Russie et la Turquie qu'il s'agit de prendre un parti : car ces deux États feront la paix tôt ou tard [2] sans que je m'en mêle.

Il ne s'agit pas de se déclarer pour une faction anglaise contre une autre faction : car bientôt elles auront disparu pour faire place à d'autres.

Je ne cherche point à faire un choix entre les chrétiens grecs, les arméniens, les eutychiens, les jacobites, les chrétiens appelés papistes, les luthériens, les calvinistes, les anglicans, les primitifs appelés quakers, les anabaptistes, les jansénistes, les molinistes, les sociniens, les piétistes, et tant d'autres istes. Je veux vivre

  1. Dans son dernier manuscrit, l'auteur avait corrigé ainsi le titre: Il faut prendre un parti, ou du principe d'action et de l'éternité des choses, par l'abbé de Tilladet. Voltaire lui-même, dans le paragraphe XVI, donne à cet écrit la date d'auguste 1772. Condorcet, dans sa Vie de Voltaire, dit que cet opuscule renferme peut-être les preuves les plus fortes de l'existence d'un Être suprême qu'il ait été possible jusqu'ici aux hommes de rassembler. (B.)

    — C'est en effet dans cet écrit que Voltaire, revenant à la charge contre la doctrine de d'Holbach, expose toute l'idée qu'il se fait de Dieu, et l'on voit là combien son concept est différent de celui de Jean-Jacques. Il est curieux aussi de comparer ce dernier mot de Voltaire en métaphysique à son premier mot, c'est-à-dire au Traité de Métaphysique fait à Cirey en 1734 (voyez tome XXII). (C. A.)

  2. Ils la firent en juillet 1774.