Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome28.djvu/505

Cette page n’a pas encore été corrigée

ESSAI

SUR LES PROBABILITÉS

EN FAIT DE JUSTICE i.

(4 772)

��AVERTISSEMENT

DES ÉDITEURS DE L'ÉDITION DE KEHL

L'idée d'appliquer au\ preuves juridiques lo calcul des probabilités esi. aussi ingénieuse que rexéoution de cette idée serait utile. On sent qu'elle est encore trop nouvelle, trop éloignée des idées communes, trop propre surtout à faire sentir l'importance des lumières acquises par la méditation et l'étude des sciences, pour n'être pas rejetc'S comme une de ces rêveries politiques qui naissent dans la tête des philosophes, et que les vrais hommes d'État ignorent ou méprisent.

M. de Voltaire jugeait autrement ; mais, étranger à l'espèce de calcul (pii peut s'appliquer à ces questions, il n'a pu qu'indiquer la route qu'il fallait suivre, et c'est dans cette vue seulement qu'il faut lire cet ouvrage.

Dans le calcul des probabilités, on désigne la certitude par l'unité, c'est- à-dire que l'on suppose égal à un le nombre des combinaisons possibles qui renferment l'événement dont on cherche la probabilité, ou dans les- quelles cet événement n'entre point ; la probabilité de l'événement, repré- sentée alors dans une fraction, est le nombre des combinaisons dans

1. C'est dans sa lettre à Morangiés, du 6 juillet 1772, que Voltaire parle, pour la première fois, de son Essai sur les probabilités. Il parle d'une seconde édition beaucoup plus ample dans sa lettre à d'Argental, du 14 auguste 1772. Quelque temps api'ès. Voltaire publia de Xouvelles Probabilités. (B.)

— Ces premières Probabilités parurent deux mois après le jugement de la Toui>- nelle. L'avocat général avait requis l'arrestation de Morangiés, qui prit la fuite. Les amis de l'officier écrivirent encore à Voltaire pour qu'il vînt au secours du malheureux. ( G. A.)

�� �