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LETTRES

DE

MEMMIUS A CICÉRON

(1771)

PRÉFACE 1.

Nul homme de lettres n'ignore que Titus Lucretius Carus, nommé parmi nous Lucrèce, fit son beau poëme pour former, comme on dit, 'l'esprit et le cœur'2 de Caius Memmius Gemellus, jeune homme d'une grande espérance et d'une des plus grandes maisons de Rome.

Ce Memmius devint meilleur philosophe que son maître, comme on le verra par ses lettres à Cicéron.

1. Cette Préface est de Voltaire lui-même, et se trouve dans la première édi- tion des Lettres de Memmius, qui fait partie du seizième volume (daté de 1771) de l'édition in-4o des OEuvres de Voltaire. Les Lettres de Memmius dont Voltaire parle dans sa lettre à d'Alembert, du 27 novembre 1771, furent réimprimées, en 1772, dans le tome IX et dernier des Questions sur l'Encyclopédie, avec un Avertissement ainsi conçu:

« Nous croyons ne pouvoir mieux terminer ce neuvième volume que par une nouvelle édition des Lettres de Memmius à Cicéron, que tous les savants ont reconnues unanimement pour être de Memmius. »

Malgré cet Avertissement, ce n'est jamais à d'autres qu'à Voltaire qu'on a fait honneur des Lettres de Memmius. ( B.)

— Ces lettres furent écrites un an après l'apparition du Système de la Nature. C'est d'Holbach, Diderot, et leurs disciples, qui se trouvent désignés sous les noms de Lucrèce, Straton, Architas. Voltaire oppose ses principes aux leurs, mais il ne laisse pas toutefois d'en produire qui leur sont communs à tous. Malgré ces rencontres ou plutôt à cause même de ces rencontres, les encyclopédistes ne se montrèrent pas satisfaits de la logique du patriarche, et d'Alembert lui-même se tut sur le mérite de cet écrit. (G. A.)

2. Voyez la note, tome IX, page 138.