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REPONSE

AUX REMONTRANCES DE LA COUR DES AIDES

PAIi U\' MEMDr.E DES .\OLVEAL\ CONSEILS SOUVERAINS.

��Les remontrances de la cour des aides sont d'autant plus res- pectables que cette cour n"a aucun intérêt à l'allaire qu'elle a traitée; elles sont d'autant plus éloquentes que le fond de la question n'a pas plus été entamé par elles que par les parlements, c'est-à-dire point du tout; et que l'auteur, débarrassé du soin de discuter les faits, s'est livré aux mouvements de son cœur patrio- tique et de son génie supérieur.

Il s'agit de soulager six provinces très-considérables ; il s'agit de délivrer près de quatre millions de citoyens de la cruelle né- cessité d aller plaider à cent lieues de leurs habitations, devant un tribunal dont ils ne connaissent pas les usages, et qui ne connaît point leurs coutumes '-; il s'agit de les sauver de la ruine. La nation soupirait depuis des siècles après cette réforme. Le roi lui accorde enfin un bien si nécessaire ^ C'est la grâce la plus signalée qu'un monarque ait jamais conférée à son peuple; c'est l'objet principal qu'on devait discuter, et on n'en a parlé dans

��1. Lei5 Très-humbles et très-respectueuses Remontrances de la cour des aides au roi, du 18 février 1771, avaient été rédigées par Malesherbes, alors président de cette cour. La Réponse que Voltaire priait Richelieu de lui envoyer, le il mars 1771, fut d'abord imprimée sous les yeux de l'auteur. Le chancelier Maupeou l'avait fait réimprimer à Paris, en y faisant quelques changements ; et c'est probable- ment de la réimpression que Voltaire parle dans sa lettre à Richelieu. Je me suis conformé à l'édition originale ; mais je donne en notes les variantes de l'édition du chancelier. (B.)

2. La France a cent quarante-quatre coutumes qui se subdivisent encore. La plupart de ces coutumes ne se trouvent plus chez les libraires ; et il y en a qui n'ont jamais été imprimées. {Note de Voltaire.)

3. Dans l'édition du chancelier on mit seulement : « ... si nécessaire. C'est l'objet principal qu'on devait discuter. On n'en a parlé, etc. »

t»8. — jVIÉLANGES. VII. 25

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