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PRÉFACE ET EXTRAITS
DES SOUVENIRS
DE
MADAME DE CAYLUS [1]




PRÉFACE[2]


Cet ouvrage de Mme de Caylus est un de ceux qui font le mieux connaître l'intérieur de la cour de Louis XIV. Plus le style en est simple et négligé, plus sa naïveté intéresse. On y retrouve le ton de sa conversation : elle n'a point taché, comme disait M. le duc d'Antin. Elle était du nombre des femmes qui

  1. Marthe-Marguerite Le Vallois de Villette-Mursay, née en 1673, mariée en 1680 au marquis de Caylus, est morte le 15 avril 1729.
  2. Cette Préface est de Voltaire. C'est lui qui a donné la première édition des Souvenirs de madame de Caylus, à Amsterdam, chez Jean Robert (à Genève, chez les frères Cramer), 1770, in-8°. Ce volume était sous presse dès le mois d'octobre 1769; mais Voltaire n'en avait pas encore d'exemplaires le 22 novembre, et ne put en envoyer à Richelieu que le 3 décembre. Voltaire disait lui-même que le volume était détestablement imprimé. Le dernier article était terminé par des points, indication de lacunes. Outre cette Préface, Voltaire y avait ajouté quelques notes. En les reproduisant dans ses Œuvres, il est indispensable d'y reproduire aussi les passages sur lesquels elles portent.

    Cette édition d'Amsterdam (Genève) fut bientôt suivie d'une édition de moindre grandeur, quoique de même format, faite réellement à Amsterdam, chez Marc-Michel Rey, et préférable à la première parce que, outre qu'elle contient quelques pages de plus, les noms propres y sont plus correctement écrits; mais l'éditeur d'Amsterdam a retranché la préface de Voltaire et beaucoup de ses notes. Il est vrai qu'il en a ajouté deux. Ces dernières sont-elles de Voltaire ? Je ne le pense pas. Voltaire eût-il fait main-basse sur un aussi grand nombre de ses notes et sur sa Préface ? L'exactitude dans la manière d'écrire les noms propres indique qu'il y avait un éditeur autre que Voltaire, qui poussait bien loin à cet égard l'indifférence. C'est donc à l'éditeur de Hollande qu'appartiennent les deux notes dont j'ai parlé, et qui ne sont nullement caractéristiques. Je ne les ai pas comprises dans mon travail. Je n'ai pu me décider à donner comme de Voltaire ce que je crois qu'il n'a pas fait. (B.)