Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome28.djvu/243

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
233
BARBARIES CHRÉTIENNES.
Ci-contre 
 200
assassinent le jeune Candidien[1], fils de l’empereur Galère, l’espérance de l’empire, et que l’on comparait à Marcellus ; un enfant de huit ans, fils de l’empereur Maximin ; une fille du même empereur, âgée de sept ans. L’impératrice leur mère fut traînée hors de son palais avec ses femmes dans les rues d’Antioche, et elles furent jetées avec elle dans l’Oronte. L’impératrice Valérie, veuve de Galère, et fille de Dioclétien, fut tuée à Thessalonique, en 315, et eut la mer pour sépulture.
 
Il est vrai que quelques auteurs n’accusent pas les chrétiens de ce meurtre, et l’imputent à Licinius ; mais réduisons encore le nombre de ceux que les chrétiens égorgèrent dans cette occasion à deux cents ; ce n’est pas trop : ci 
 200
Dans le schisme des donatistes en Afrique, on ne peut guère compter moins de quatre cents personnes assommées à coups de massue ; car les évêques ne voulaient pas qu’on se battît à coups d’épée : pose 
 400
On sait de quelles horreurs et de combien de guerres civiles le seul mot de consubstantiel fut l’origine et le prétexte. Cet incendie embrasa tout l’empire à plusieurs reprises, et se ralluma dans toutes les provinces dévastées par les Goths, les Bourguignons, les Vandales, pendant près de quatre cents années. Quand nous ne mettrons que trois cent mille chrétiens égorgés par des chrétiens pour cette querelle, sans compter les familles errantes réduites à la mendicité, on ne pourra pas nous reprocher d’avoir enflé nos comptes : ci 
 300,000
La querelle des iconoclastes et des iconolâtres n’a pas certainement coûté moins de soixante mille vies : ci 
 60,000
Nous ne devons pas passer sous silence les cent mille manichéens que l’impératrice Théodora, veuve de Théophile, fit égorger dans l’empire grec, en 845. C’était une pénitence que son confesseur lui avait ordonnée, parce que, jusqu’à cette époque, on n’en avait encore pendu, empalé, noyé, que vingt mille. Ces gens-là méritaient bien qu’on les tuât tous pour leur apprendre qu’il n’y a
 

360,800
  1. Année 313. (Note de Voltaire.)