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TOUT EN DIEU
COMMENTAIRE
SUR MALEBRANCHE
PAR L’ABBÉ DE TILLADET[1].
(1769)

In Deo vivimus, et movemur, et sumus.
Tout se meut, tout respire, et tout existe en Dieu.

Aratus, cité et approuvé par saint Paul[2], fit cette confession de foi chez les Grecs.

Le vertueux Caton dit la même chose dans Lucain :

Jupiter est quodcumquo vides, quocumque moveris.

(Phars., liv. IX, v. 580.)

  1. L’édition originale de Tout en Dieu a vingt-quatre pages in-8°, sans frontispice et sans millésime. Voltaire parle de cet opuscule dans sa lettre à d’Alembert du 15 auguste 1769 ; d’Alembert, dans la sienne du 29 du même mois.

    Deux ans après, Voltaire, dans la septième partie de ses Questions sur l’Encyclopédie, donna un extrait de cet écrit.

    C’était déjà sous le nom de Tilladet que Voltaire avait donné son Dialogue du Douteur et de l’Adorateur (voyez tome XXV, page 129). (B.)

    — Dans cet écrit, Voltaire démontre que la métaphysique de Malebranche se rapproche du spinosisme, et il affirme dès la première ligne que l’auteur de la Recherche de la vérité n’a fait pourtant qu’interpréter saint Paul. La brochure fut publiée sans millésime, et Voltaire la signa du nom de Tilladet afin de donner à croire qu’elle remontait au temps du père Malebranche. J.-M. de La Marque, abbé de Tilladet, avait été, en effet, contemporain du rêveur de l’Oratoire, et il était mort la même année que lui, 1715. Malgré les habiletés de Voltaire, la cour de Rome ne prit pas le change sur l’auteur, et elle mit à l’index, en 1770, la petite brochure qui faisait un panthéiste du Platon chrétien. (G. A.)

  2. Acta apostol., chap. xvii, verset 28.