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et tressaillez de joie, parce que vous avez mérité d’avoir de grands patrons, et des amis de notre Seigneur Jésus-Christ. Or sachez que ce Néron très-méchant, après la mort des apôtres, ne pourra garder le royaume.

Or il arriva après cela que Néron encourut la haine de son armée, et la haine du peuple romain, de sorte qu’ils résolurent de lui couper enfin le cou publiquement, jusqu’à ce qu’il fût mort, et expirât. Ayant eu vent de ce complot, il fut saisi d’un tremblement et d’une crainte insupportable, de sorte qu’il s’enfuit, et ne parut plus depuis. Il y en eut aussi qui disaient que comme il errait dans les forêts en fuyant, il était mort de froid et de faim, et avait été dévoré par les loups. Or comme les Grecs enlevaient les corps des saints apôtres Pierre et Paul, pour les porter en Orient, il survint un grand tremblement de terre, et le peuple romain courut, et ils les arrêtèrent vers le lieu que l’on nomme Catacombe, dans la voie Appienne, au troisième mille ; et les corps y furent gardés un an et sept mois, jusqu’à ce qu’on eût préparé les lieux où leurs corps furent mis ; et c’est là qu’ils sont considérés avec l’honneur et la révérence convenables, et par les louanges des hymnes ; et le corps du très-heureux Pierre fut mis dans le Vatican du combat naval, et celui de saint Paul dans la voie d’Ostie au second mille, où reçoivent les bienfaits de leurs prières ceux qui les demandent assidûment et fidèlement, pour la louange et la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ, qui vit et règne dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Moi, Marcel, disciple de mon maître l’apôtre Pierre, j’ai écrit ce que j’ai vu.




Les curieux trouveront encore beaucoup d’autres pièces dans Fabricius, Grabius, Cotelerius, etc. On a cru que celles-ci suffisaient au grand nombre des lecteurs que les savants ont toujours trop négligés.



fin de la collection d’anciens évangiles.