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persuade les hommes par la science du diable son père, et fait plusieurs maux par la nécromancie, et d’autres maux s’il y en a chez les hommes, et en séduit ainsi plusieurs qui ne se tiennent point sur leurs gardes, pour la perdition de votre empire. Mais moi, voyant répandre la parole du diable par cet homme, j’agis avec le Saint-Esprit, par les gémissements de mon cœur, afin qu’il puisse bientôt paraître ce qu’il est ; car autant qu’il pense s’élever vers les cieux, autant il sera englouti dans le plus profond de l’enfer, où il y a des pleurs, et le grincement des dents. Or, quant à la doctrine de mon maître sur laquelle vous m’avez interrogé, il n’y a que ceux qui y apportent un cœur pur qui la comprennent : car je n’ai enseigné que ce qui regarde la paix et la charité, et j’ai accompli la parole de paix par le circuit depuis Jérusalem jusqu’en Illyrie, et j’ai surtout enseigné que les hommes se chérissent. J’ai enseigné qu’ils se préviennent réciproquement d’honneur. J’ai enseigné aux grands et aux riches de ne pas s’élever, et de ne pas espérer en l’incertain des richesses, mais de mettre en Dieu leur espérance. J’ai enseigné aux médiocres à être contents de la vie et du vêtement. J’ai enseigné aux pauvres à se réjouir dans leur indigence. J’ai enseigné aux pères à enseigner à leurs fils la discipline de la crainte du Seigneur. J’ai enseigné aux fils à obéir à leurs parents, et à leurs avis salutaires. J’ai enseigné à ceux qui ont des possessions à payer les impôts aux ministres de la république. J’ai enseigné aux femmes à chérir leurs maris, et à les craindre comme leurs seigneurs. J’ai enseigné aux hommes à garder la foi à leurs épouses, comme ils veulent qu’elles leur gardent la pudeur en toutes manières : car ce qu’un mari punit dans une épouse adultère, le Seigneur, père et créateur des choses, le punit dans un mari adultère. J’ai enseigné aux maîtres qu’ils traitent leurs serviteurs plus doucement. J’ai enseigné aux serviteurs qu’ils servent leurs maîtres fidèlement, et comme Dieu. J’ai enseigné aux Églises des croyants à adorer un Dieu tout-puissant et invisible. Or cette doctrine ne m’a pas été donnée des hommes, ni par quelque homme, mais par Jésus-Christ, et par le Père de gloire, qui m’a parlé du ciel ; et tandis que mon Seigneur Jésus-Christ m’envoyait pour la prédication, il me dit : Allez, et je serai avec vous, et tout ce que vous direz ou ferez je le justifierai. Néron, ayant entendu ces choses, fut interdit, et s’étant tourné vers Pierre, il dit : Et vous, que dites-vous ? Pierre dit : Toutes les choses que Paul a dites sont vraies, car il y a quelques années que j’ai reçu des lettres de nos évêques qui sont dans tout l’empire romain, et ils m’ont écrit des lettres de