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XXIV. — De là ils allèrent à ce Sycomore, qui s’appelle aujourd’hui Matarea, et le Seigneur Jésus produisit à Matarea une fontaine dans laquelle la divine Marie lava sa tunique ; et de la sueur qui y coula du Seigneur Jésus provint le baume dans cette région.

XXV. — Ensuite ils descendirent à Memphis, et ayant vu Pharaon, ils restèrent trois ans en Égypte, et le Seigneur Jésus fit en Égypte plusieurs miracles (qui ne sont écrits ni dans l’Évangile de l’enfance, ni dans l’Évangile parfait).

XXVI. — Mais les trois ans étant passés, il sortit d’Égypte, et revint ; et lorsqu’ils approchèrent de la Judée, Joseph craignit d’y entrer, car apprenant qu’Hérode était mort, et que son fils Archélaüs avait succédé à sa place, il eut peur ; et l’ange de Dieu alla en Judée, et lui apparut, et dit : Ô Joseph ! allez dans la ville de Nazareth ; et y demeurez.

(Chose étonnante, sans doute, que le maître des contrées fût ainsi porté et promené par les contrées.)

XXVII. — Étant ensuite entrés dans la ville de Bethléem, ils y voyaient des maladies nombreuses et difficiles qui incommodaient les yeux des enfants, de sorte que plusieurs mouraient. Il y avait là une femme ayant un fils malade, qu’elle amena à la divine dame Marie comme il était près de mourir, et qui la regarda lorsqu’elle lavait Jésus-Christ. Cette femme disait donc : Ô madame Marie, regardez mon fils qui souffre de cruels tourments. Et la divine Marie l’entendant : Prenez, dit-elle, un peu de cette eau dont j’ai lavé mon fils, et l’en arrosez. Prenant donc un peu de cette eau comme la divine Marie l’avait ordonné, elle en arrosa son fils, qui, lassé d’une violente agitation, s’assoupit ; et lorsqu’il eut un peu dormi, il s’éveilla après, sain et sauf. La mère fut si joyeuse de cet événement qu’elle alla revoir une seconde fois la divine Marie ; et la divine Marie lui disait : Rendez grâces à Dieu, qui a guéri votre fils.

XXVIII. — Il y a là une autre femme, voisine de celle dont le fils venait d’être guéri. Comme le fils de celle-ci avait la même maladie, et que ses yeux étaient presque fermés, elle se lamentait jour et nuit. La mère de l’enfant guéri lui dit : Pourquoi ne portez-vous pas votre fils vers la divine Marie, comme j’y ai porté mon fils lorsqu’il était à l’agonie de la mort, qui a été guéri avec l’eau dont le corps de son fils Jésus avait été lavé ? Ce que cette femme ayant appris d’elle, y alla aussi elle-même ; et ayant pris de la même eau, elle en lava son fils, dont le corps et les yeux recouvrèrent leur première santé. La divine Marie ordonna aussi