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AVANT-PROPOS.

et l'on ne connaît plus des autres que les noms et quelques fragments épars dans les écrivains ecclésiastiques. Saint Jérôme, par exemples fait mention de l’Évangile selon les Égyptiens, de celui de Thomas, de Mathias, de Barthélémy, des douze apôtres, de Basilides, d'Apelles, et ajoute qu'il serait trop long de faire l'énumération des autres.

Un décret connu sous le nom du pape Gélase, quoique quelques manuscrits l'attribuent au pape Damase, et d'autres au pape Hormisdas ^, note comme apocryphes l'Itinéraire de Pierre apôtre en dix livres sous le nom de Saint Clément, les Actes d'André apôtre, de Philippe apôtre, de Pierre apôtre, de Thomas apôtre; l’Évangile de Thaddée, de Mathias, de Thomas apôtre, de Barnabe, de Jacques le Mineur, de Pierre apôtre, de Barthélémy apôtre, d'André apôtre, de Lucien, d'Hésyciuc; le Livre de l'enfance du Sauveur, de la Naissance du Sauveur, et de sainte Marie et de sa sage-femme, du Pasteur, de Lenticius, les Actes de Thccle et de Paul apôtre; la Révélation de Thomas apôtre, de Paul apôtre, d'Etienne apôtre; le Livre du trépas de sainte Marie; ceux qu'on appelle les Sorts des apôtres, et la Louange des apôtres; celui des Canons des apôtres; l'Épitrc de Jésus au roi Abgarc.

Les Actes de Pierre, son Évangile, et ceux de Thaddée, de Jacques le Mineur, et d'André, ne se trouvent pas dans quelques manuscrits de ce décret. Le savant Fabricius a publié une notice de cinquante Évangiles apocryphes, que l'on trouvera dans ce recueil avant la traduction des quatre conservés en entier.

A tant d'écrits dictés* par un zèle qui n'était point selon la science, les ennemis du christianisme ne manquèrent pas d'en opposer d'autres qu'ils décoraient des mêmes titres. Pour ne parler d'abord que des Évangiles, saint Irénée ^ dit que les dis- ciples de Valentin étaient parvenus à un tel point d'audace qu'ils donnaient le titre d'Évangile de vérité à un écrit qui ne s'accordait en rien avec les Évangiles des apôtres; de sorte, ajoute-t-il, que, chez eux, l'Évangile même n'est pas sans blasphème.

Tertullien nous apprend ^ que cette infamie avait commencé par les Juifs ; et que par eux, et à cause d'eux, le nom du Sei- gneur est blasphémé parmi les nations. En effet, au rapport de

1. Proœm. in Matth. (Note de Voltaire.)

2. In Jure canon., dlst. 15, can. 3. (Id.)

3. Cave, Hist. litterar., t. I. (Id.)

4. Rom., ch. X, v. 2. (Id.)

o. L. III, adversus hnereses, ch. xi. (/(/.) G. Contra Marcion., 3, 23. {kl.)