Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome27.djvu/393

Cette page n’a pas encore été corrigée
385
L’A, B, C.

plus de crédit en France qu’en Russie, On ne payera plus d’an- nates à Rome, on n’y achètera plus la permission d’épouser sa cousine ou sa nièce ; je vous réponds que les tribunaux de France appelés parlements enregistreront cet édit sans remontrances.

On ne connaît pas ses forces. Qui aurait proposé, il y a cin- quante ans, de chasser les jésuites de tant d’États catholiques aurait passé pour le plus visionnaire des hommes. Ce colosse avait un pied à Rome, et l’autre au Paraguai ; il couvrait de ses bras mille provinces, et portait sa tête dans le ciel. J’ai passé, et il n’était plus’.

Il n’y a qu’à souffler sur tous les autres moines, ils disparaî- tront de la surface de la terre.

A.

Ce n’est pas notre intérêt que la France ait moins de moines et plus d’hommes ; mais j’ai tant d’aversion pour le froc que j’aimerais encore mieux voir en France des revues que des pro- cessions. En un mot, en qualité de citoyen, je n’aime point à voir des citoyens qui cessent de l’être, des sujets qui se font su- jets d’un étranger, des patriotes qui n’ont plus de patrie ; je veux que chaque État soit parfaitement indépendant.

Vous avez dit que les hommes ont été longtemps aveugles,

ensuite borgnes, et qu’ils commencent à jouir de deux yeux. A

qui en a-t-on l’obligation ? A cinq ou six oculistes qui ont paru

en divers temps.

B.

Oui ; mais le mal est qu’il y a des aveugles qui veulent battre les chirurgiens empressés à les guérir.

A.

Eh bien ! ne rendons la lumière qu’à ceux qui nous prieront d’enlever leurs cataractes.



QUINZIÈME ENTRETIEN.
DE LA MEILLEURE LÉGISLATION.


C.

De tous les États, quel est celui qui vous paraît avoir les meil- leures lois, la juriprudence la plus conforme au bien général et au bien des particuliers ?

i. Psaume XXXVI, 30.